Prévention et dépistage
La prévention est la première arme dans la lutte contre le cancer. Elle est à portée de tous et doit être intégrée dans notre vie quotidienne. Par de simples gestes et attentions, nous pouvons réduire les risques d’être touchés par cette maladie.
Evitons la consommation de tabac, adoptons une alimentation saine et équilibrée, en y intégrant des fruits, légumes et céréales complètes et en évitant la consommation excessive d’alcool et de graisses. Pratiquons régulièrement de l’exercice physique et réduisons les expositions prolongées au soleil et aux bancs solaires. C’est-à-dire : éviter le soleil entre 12h et 16h, utiliser une crème solaire de coefficient UVB suffisamment élevé et de forte protection UVA et renouveler l’application de la crème régulièrement.
Le dépistage précoce d'une tumeur augmente les chances de guérison du patient.
Les différents services médicaux impliqués dans la prise en charge du cancer dans notre centre offrent aux patients la possibilité d'effectuer les examens de dépistage adéquats grâce à un équipement spécialisé.
L’Organisation Mondiale de la Santé, via le Centre international de recherche sur le cancer a édité un code européen contre le cancer. Ce Code européen contre le cancer propose des mesures simples que tout citoyen peut mettre en oeuvre pour favoriser la prévention du cancer. Lisez le ici
Il propose également 12 façons de réduire le risque de cancer. en savoir plus
Dépistage du cancer du sein
Le cancer du sein reste la première cause de mortalité chez la femme entre 50 et 69 ans. Une femme sur 9 peut développer un cancer du sein et sa détection précoce permet d’augmenter considérablement les chances de guérison et de survie. Le cancer du sein débutant ne donne pas de symptômes. Le dépistage est donc très important.
Le programme de dépistage mis sur pied en Belgique est destiné aux femmes de 50 à 69 ans et est basé sur une radiographie des seins, ou mammographie, tous les deux ans. Il s'agit du « Mammotest », un examen de base, destiné aux femmes sans facteurs de risque particuliers. Si de tels facteurs sont présents, le dépistage peut se faire par dépistage personnalisé : il s’agit d’un bilan sénologique demandé par le gynécologue ou le médecin généraliste. Il comporte un entretien, un examen clinique, une mammographie et le plus souvent une échographie, réalisés lors d’une seule consultation spécialisée.
Dans notre centre, nous réalisons des bilans sénologiques personnalisés, à la demande des gynécologues et des médecins généralistes. Ce bilan est conseillé chez les femmes à partir de 40 ans, tous les ans jusqu’à 50 ans puis tous les 2 ans sans limite d’âge.
Les patientes sont adressées soit pour un dépistage, soit pour une surveillance après traitement d’un cancer du sein, soit pour une mise au point d’une anomalie, soit pour un complément de bilan réalisé à l’extérieur et un second avis.
Les résultats, le plus souvent bénins, sont envoyés au médecin référent après comparaison avec les bilans précédents. En cas d’anomalie, des examens complémentaires sont effectués. Le plus souvent, une simple ponction à l’aiguille fine suffit. Elle est réalisée sous contrôle échographique, peu douloureuse, rapide. Elle permet de vider des kystes ou de prélever des cellules dans un nodule. Les résultats sont fiables dans 90 % des cas et sont obtenus dans des délais courts.
En cas de lésion douteuse, des micro- ou des macrobiopsies sont effectuées soit sous contrôle échographique en cas de lésion visible à l’échographie, soit sous stéréotaxie (guidage mammographique) sur table dédiée.
L’association du Mammotome et de la table stéréotaxique dédiée permet une amélioration de la prise en charge des patientes, tant du point de vue du diagnostic que du confort.
La troisième technique d’imagerie des seins après la mammographie et l’échographie est la résonance magnétique ou IRM mammaire. Ses indications sont précises et limitées.
Le bilan sénologique permet le dépistage, le diagnostic et la surveillance des pathologies mammaires. C’est un examen complet réalisé par une équipe spécialisée avec du matériel performant.
Les programmes de dépistage organisé n'ont pas tenu leurs promesses en termes de réduction de mortalité. Il semble donc urgent de faire évoluer le concept du dépistage organisé. Sur base des données de la littérature, le dépistage organisé basé exclusivement sur l'âge devrait évoluer dans les années à venir vers un dépistage plus personnalisé, plus dynamique qui soit fonction de la combinaison de plusieurs facteurs de risque, cliniques, familiaux, génétiques et radiologiques.
Notre pays participe à un projet européen de grande envergure qui a été lancé en janvier 2018 et qui durera 8 ans. Le nom de ce projet est "My Personnalised Breast Cancer Screening" (My PEBS). Ce projet entend comparer le dépistage standard du cancer du sein dans 5 pays (Belgique, France, Italie, Royaume-Uni et Israël) avec une stratégie de dépistage qui tient compte du risque de cancer du sein chez la femme et l'apport des nouvelles techniques de génétique. Cet essai entend enrôler 85.000 femmes des cinq pays mentionnés.
Dépistage du cancer de la peau ou mélanome
Le mélanome est un cancer de la peau qui se développe à partir des cellules pigmentées appelées mélanocytes. Ces cellules permettent à la peau de bronzer. Lorsque ces cellules se regroupent, elles forment une tumeur qui peut être bénigne, c’est le nævus (ou grain de beauté), ou maligne, c’est le mélanome. Le mélanome peut se développer à partir d’un nævus, mais le plus souvent il survient à partir de mélanocytes isolés.
La plupart des mélanomes se développent à la surface de la peau, puis dans un second temps ils infiltrent les couches plus profondes de la peau. L’agressivité du mélanome dépend de son extension en profondeur. Cette extension est définie par l’indice de Clark (I à V) et l’indice de Breslow (épaisseur mesurée en millimètres au microscope).
Le mélanome est le cancer de la peau le plus agressif. Si le diagnostic est précoce, les chances de guérison totale sont grandes. Lorsque des métastases apparaissent dans des ganglions, la probabilité de guérison diminue. Ces métastases sont rarissimes dans les mélanomes débutants et leur fréquence augmente proportionnellement avec l’épaisseur du mélanome.
La prévention et le dépistage du mélanome sont essentiels ! Apprenez l’auto-surveillance.
Dépistage du cancer colo-rectal
Le cancer colorectal (CCR) est une tumeur fréquente dans notre population. En effet, chaque année, en Belgique, plus de 9500 nouveaux cas sont diagnostiqués ! Il est le 2ème cancer chez la femme et le 3ème chez l’homme. Son incidence augmente surtout après l’âge de 50 ans. Actuellement, plus de 75% des CCR sont diagnostiqués à un stade avancé justifiant souvent un traitement lourd (chirurgie, chimiothérapie), des coûts importants pour le patient et la société ainsi qu’une mortalité élevée (50% des patients atteints).
Ce cancer, asymptomatique dans sa forme débutante, se dépiste pourtant très facilement car il est prévisible. En effet, presque tous les cancers se développent au départ de polypes bénins (« adénome »). Le temps moyen pour qu’un polype se transforme en cancer est d’environ 10 ans. L’objectif du dépistage est l’identification et la résection précoce de ces polypes pour qu’ils ne se développent pas en cancer.
Le dépistage est donc une stratégie gagnante puisqu’il permet de réduire l’incidence du CCR et/ou de le diagnostiquer dans une forme débutante ce qui en diminue la mortalité.
S’agissant d’un réel problème de santé publique, un programme de dépistage a été initié depuis 2009 en communauté française avec malheureusement à ce jour une participation faible de la population (<15%). Il cible les personnes, de 50 à 74 ans, à risque moyen c’est à dire sans histoire personnelle ou familiale de CCR (70% des personnes), en leur proposant une recherche de sang occulte dans les selles. Si le résultat du test est positif, il doit mener à la réalisation d’une coloscopie pour exclure des polypes ou un cancer qui saigneraient à bas bruit. La performance de ce test reste moyenne et il peut y avoir des faux positifs comme des faux négatifs ! Cependant ce test devient utile s'il est débuté tôt (≥50 ans), répété tous les 2 ans et suivi d’une coloscopie s'il se révèle positif. Ce dépistage « à grande échelle » de la population a démontré son bénéfice puisqu’il réduit de 20% la mortalité spécifique du cancer colo-rectal.
Pour les personnes à risque plus élevé c’est à dire avec une histoire personnelle et/ou familiale (au 1er degré) de polype ou de CCR ou celles sensibilisées à la problématique et désirant le meilleur moyen de dépistage, la coloscopie reste certainement l’examen de choix !
En effet, outre l’identification des polypes, elle permet également dans la majorité des cas de les traiter (résection) dans le même temps opératoire. L’examen est donc à la fois diagnostique et thérapeutique !
En moyenne, la coloscopie est réalisée tous les 5 ans chez la majorité des patients !
Détecté à un stade précoce le cancer colorectal peut être guéri dans 9 cas sur 10 !