Opérer les sarcomes avec la réalité augmentée: une première en Belgique
Les tumeurs situées dans le bassin des deux patients ont été enlevées sous le contrôle de la réalité augmentée et ce, pour la première fois en Belgique. Ces interventions, qui restent très rares au niveau international, ouvrent des perspectives importantes dans l’utilisation de la réalité augmentée en appui des traitements de tumeurs et de la chirurgie au sens large.
Les sarcomes sont des cancers rares qui se développent dans les os et les tissus mous. S’ils ne représentent que 2% de l’ensemble des cancers, les sarcomes s’avèrent très diversifiés (plusieurs centaines d’entités différentes identifiées) et concernent tous les âges ainsi que toutes les parties du corps. Cette grande variété complique les diagnostics et les prises en charges qui seront dès lors très spécifiques : combinaison de chimiothérapie, radiothérapie, thérapie ciblée ou chirurgie. Cette dernière peut s’avérer particulièrement complexe avec résection de la tumeur puis reconstruction des structures.
En mars et avril derniers, de telles chirurgies ont été réalisées aux Cliniques Saint-Luc avec l’aide de la réalité augmentée dans le cadre d’un essai. Il s’agit de premières en Belgique mais également d’interventions très rares à l’échelle internationale.
Projeter l’imagerie « dans le patient »
Les patients souffraient de sarcomes situés au niveau du bassin. Pour la résection de leurs tumeurs, l’équipe chirurgicale s’est classiquement appuyée sur des images CT Scan obtenues avant et durant l’intervention via un système de navigation afin de contrôler les marges de sécurité autour des tumeurs.
Pour la première fois, les images obtenues par CT Scan ont ensuite été projetées « dans » les patients via un système de réalité augmentée. Concrètement, le chirurgien porte des lunettes spécifiques qui lui permettent de superposer l’imagerie directement sur l’environnement réel, à savoir les surfaces à opérer. Ce système de réalité augmentée fournit aux équipes opératoires un contrôle de qualité immédiat de leurs gestes et la possibilité, si nécessaire, de parfaire leur travail. Ceci constitue un gain dans le cadre de la réalisation de ces chirurgies complexes et dangereuses.
Cette intervention marque un tournant dans l’utilisation de la réalité augmentée pour le traitement des pathologies tumorales et dans la chirurgie au sens large.
