Hormonothérapie dans le cancer du sein
Qu’est-ce que l’hormonothérapie ?
Il s’agit d’un traitement prescrit aux patientes atteintes d’un cancer du sein, lorsque celui-ci exprime les récepteurs hormonaux, ce qui représente environ 80% des cas.
Il existe schématiquement trois types d’hormonothérapie :
- Le tamoxifène (Nolvadex®) : pris par voie orale, il bloque les récepteurs hormonaux au niveau des cellules cancéreuses mammaires
- Les inhibiteurs de l’aromatase (letrozole – Femara®, anastrozole – Arimidex®, exemestane – Aromasin®) : pris également par voie orale, ils bloquent la production d’oestrogènes à partir des androgènes
- Les agonistes de la LH-RH (goséréline - Zoladex®, triptoréline – Decapeptyl®) : injectés par voie sous-cutanée, ils mettent les ovaires au repos
A quoi sert l’hormonothérapie ?
Lorsque le cancer du sein est localisé dans le sein et éventuellement aussi dans les ganglions, c’est-à-dire lorsqu’il n’y a pas de métastases à distance, l’hormonothérapie réduit fortement le risque que des métastases apparaissent ultérieurement. Il s’agit dans ce cas d’un traitement curatif, puisqu’il a été bien démontré qu’il réduit fortement le risque de décéder d’un cancer du sein. Lorsqu’il y a des métastases, l’hormonothérapie permet de stabiliser la maladie et améliore ainsi la qualité de vie et la durée de survie.
Type de prise en charge
Tous les traitements se font en ambulatoire. Les agonistes de la LH-RH doivent être injectés par voie sous-cutanée tous les 28 jours. Les autres traitements d’hormonothérapie doivent être pris une fois par jour par voie orale.
Durée
En l’absence de métastases, on parle de traitement adjuvant. La durée de traitement est alors de 5 à 10 ans, en fonction des situations. S’il y a des métastases, le traitement est poursuivi aussi longtemps qu’il stabilise la maladie.
Comment vous y préparer ?
Dès le diagnostic de cancer du sein, il est important de demander à son médecin s’il y a des récepteurs hormonaux et si une hormonothérapie est prévue. Cela permet d’anticiper la prise du traitement, qui débutera la plupart du temps après la chirurgie, la chimiothérapie (si elle est nécessaire) et la radiothérapie (si elle est indiquée).
Que se passe-t-il après le traitement ?
Lorsque le traitement se termine, il n’y a pas de procédure particulière à suivre, il suffit d’arrêter la prise du médicament du jour au lendemain.
Risques et désagréments
L’hormonothérapie est généralement mieux supportée que la chimiothérapie. Cela n’en reste pas moins un traitement contraignant, puisqu’il est prévu au long cours. Certaines personnes se plaignent de bouffées de chaleur plus fréquentes. Il est important d’en parler à son médecin pour pouvoir trouver un moyen de lutter contre ce désagrément. Certaines personnes vont également faire état d’une prise de poids ; il est important de maintenir une activité physique régulière et de privilégier une alimentation saine et équilibrée pendant toute la durée du traitement. Comme tout médicament, l’hormonothérapie peut s’accompagner de légères nausées. Ce traitement peut aussi entraîner des perturbations hormonales qui peuvent avoir un impact sur l’humeur et sur la vie sexuelle ; là aussi, il est important d’en parler à son médecin, sans tabou.
Complications
Le tamoxifène peut entraîner un léger surrisque de formation de caillot de sang. Il peut aussi favoriser un épaississement de la paroi interne de l’utérus ; un contrôle gynécologique régulier est préconisé. Les inhibiteurs de l’aromatase et les agonistes de la LH-RH peuvent accélérer la survenue de l’ostéoporose, raison pour laquelle il est recommandé d’organiser un suivi par ostéodensitométrie, et des douleurs articulaires, prévenues par la pratique régulière d’une activité physique.
Contre-indications
Les patientes ayant eu une embolie pulmonaire ou ayant fait une thrombose artérielle ou veineuse ne peuvent pas recevoir de tamoxifène. Certains antidépresseurs sont contre-indiqués en combinaison avec ce traitement. Il est contre-indiqué de consommer du pamplemousse ou des oranges sanguines lors d’un traitement par inhibiteur de l’aromatase.
Contact
Pour toute information complémentaire ou demande de rendez-vous, vous pouvez prendre contact avec une Coordinatrice de Soins en Oncologie de la Clinique du Sein au +32 2 764 42 27