Cancer du foie chez l'adulte

Apercu

Il existe deux types de cancer du foie, le cancer primitif et les tumeurs malignes secondaires appelées également métastases.

Un cancer primitif du foie désigne une tumeur maligne qui s’est développée à partir des cellules du foie. Les deux types de cancers primitifs du foie les plus fréquemment rencontrés sont le carcinome hépatocellulaire, le plus fréquent et le cholangiocarcinome. Le carcinome hépatocellulaire, ou hépatocarcinome, représente 90 % des cancers primitifs du foie. Il tient son nom des cellules du foie à partir desquelles il se développe, les hépatocytes. Le cholangiocarcinome est le deuxième cancer primitif du foie mais celui-ci se développe à partir des cellules des canaux biliaires. Il est très rare (environ 420 cas/an en 2017). Aux cliniques Saint-Luc, une cinquantaine de patients ont été traités en 2019.

Le foie peut également être atteint par des métastases, c’est-à-dire des tumeurs formées de cellules cancéreuses qui se sont détachées d’une tumeur située ailleurs dans l’organisme (par exemple dans le côlon ou le sein). Les métastases du cancer colo-rectal sont des métastases fréquemment rencontrées au niveau du foie. Environ 50% des patients qui présentent un cancer colo-rectal vont présenter des métastases dans le foie, La moitié seront présentes au moment du diagnostic du cancer colo-rectal, l’autre moitié apparaitront parfois plus tard. D’autres tumeurs autres que le cancer colo-rectal peuvent induire des métastases dans le foie (cancer du sein, tumeurs neuro-endocrines,…).

Facteurs de risque

Le plus souvent le carcinome hépatocellulaire apparaît sur un foie endommagé par une maladie (Hepatite ou cirrhose, souvent dues à la consommation régulière d’alcool, aux virus des hépatites B et C ou à la stéato-hépatite non alcoolique, la « NASH »). Il peut également arriver, rarement, que le carcinome hépatocellulaire se développe chez une personne ayant un foie normal. Le cholangiocarcinome survient plus fréquemment que l’hépatocarcinome sur un foie qui n’est pas malade. Ainsi, des patients qui ont un petit cancer pourraient ne pas pouvoir être correctement soignés car leur foie est trop malade et ne fonctionne plus suffisamment bien. Heureusement, on peut régulièrement observer que le foie fonctionne mieux lorsque les personnes arrêtent de consommer de l’alcool, ou bien que leur virus est traité efficacement.

Symptômes

Les tumeurs primitives du foie sont souvent découvertes de manière fortuite, par exemple à l’occasion d’une échographie de suivi ou réalisée chez un patient qui souffre de cirrhose.

Traitements

Tous les patients présentant une tumeur cancéreuse du foie sont discutés en réunion pluridisciplinaire (chaque semaine) où oncologues, radiothérapeutes, radiologues, anatomo-pathologistes, nucléaristes et chirurgiens se rencontrent pour définir la stratégie thérapeutique qui sera proposée à chaque patient en fonction du type et de l’étendue de la maladie tumorale. Les traitements possibles des cancers primitifs vont dépendre d’une part de la sévérité de la maladie du foie sous-jacente et d’autre part de l’étendue de maladie tumorale dans le foie et en dehors du foie. Les traitements médicaux dépendent de l’extension du cancer, comprennent des traitements de chimioembolisation intraartérielle, de radiofréquence, des traitements médicamenteux ou encore des traitements de radioembolisation. Les traitements chirurgicaux incluent la transplantation hépatique si la maladie du foie est sévère et que l’extension tumorale reste limitée (les critères sont stricts) et qu’il n’y a pas de métastase. Les résections hépatiques sont indiquées quand le foie est normal (absence de cirrhose)ou peu malade et que la tumeur est résécable (extirpable) et en l’absence de métastase. Le traitement du cholangiocarcinome va principalement dépendre du stade de la tumeur. La chirurgie est généralement proposée quand le patient a une tumeur limitée à une seule partie du foie et sans métastases. Dans les autres cas, c’est une chimiothérapie qui est administrée.

Les traitements des métastases hépatiques incluent la chimiothérapie, la chirurgie, certains traitements de radio-embolisation ou encore de radiothérapie.

segments du foie
         Les segments du foie

 

Les traitements chirurgicaux :

Les résections chirurgicales sont souvent combinées à l’administration d’une chimiothérapie lorsque l’on traite des patients atteints de cancers colo-rectaux. La chimiothérapie peut être administrée avant, après ou avant et après l’intervention chirurgicale. L’étendue de la résection chirurgicale ou le type d’hépatectomie va dépendre du nombre et de la taille des tumeurs à enlever. L’opération peut consister à n’enlever qu’un des 8 segments du foie tout comme elle peut enlever jusqu’à 6 des 8 segments. Les hépatectomies majeures (qui les plus fréquemment réalisées sont l’hépatectomie droite (emportant les segments V, VI, VII et VIII), l’hépatectomie gauche (emportant les segments II, III, et IV) et l’hépatectomie droite élargie (emportant les segments IV à VIII).Les hépatectomies majeures (qui les plus fréquemment réalisées sont l’hépatectomie droite (emportant les segments V, VI, VII et VIII), l’hépatectomie gauche (emportant les segments II, III, et IV) et l’hépatectomie droite élargie (emportant les segments IV à VIII).

Ces dernières interventions sont plus souvent menées par voie ouverte (laparotomie). A l’inverse, une hépatectomie mineure (qui n’enlève que 2 segments au maximum) peut souvent être réalisée par laparoscopie.

Lorsque l’on doit réaliser une hépatectomie qui enlève plus de 4 segments du foie, on est parfois amené à avoir recours à une technique de radiologie interventionnelle qui s’appelle l’embolisation portale pour faire « grossir » le foie qui va rester en place après la résection si le volume est estimé insuffisant sur base de la résonnance magnétique pré-opératoire. On doit en effet garder au moins 30% du foie total après résection. Parfois, lorsque les 2 côtés du foie sont atteints par les métastases, on doit réaliser 2 interventions chirurgicale à 2-3 mois d’intervalle afin d’enlever toutes les lésions tumorales. Lors de la consultation pré-opératoire, le chirurgien vous expliquera l’étendue et le type de résection hépatique qu’il doit réaliser ainsi que les détails techniques et les éventuelles complications qui peuvent survenir.

 

Les traitements loco-régionaux :

 

La chimio-embolisation :

Il s’agit d’un traitement réalisé par les radiologues, qui consiste en l’injection très ciblée dans le foie, via l’artère principale du foie (artère hépatique), de petites particules (« billes ») chargées de chimiothérapie. C’est un traitement important pour le carcinome hépatocellulaire (CHC). Les particules se concentrent dans la ou les tumeurs, entraînées par le courant sanguin vers celles-ci, qui sont en général très richement vascularisées.

 

chimioembolisation
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La radiofréquence :

Egalement pratiquée par des radiologues experts, ce traitement consiste à détruire la tumeur (également le plus souvent un CHC) par la chaleur. Une sonde (« Probe » dans la figure) est introduite dans le foie à travers la peau, et guidée par l’échographie (« ultrasound »), est placée au centre de la tumeur ; un courant chauffe la sonde jusque 100°C, ce qui permet de détruire complètement et en toute sécurité des CHC jusque 2-3 cm de diamètre. 

radiofréquence

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La radioembolisation ou radiothérapie interne sélective (SIRT) injection ITTRIUM

Ce traitement est proposé aux patients atteints de tumeurs hépatiques non résécables (carcinome hépatocellulaire, cholangiocarcinome ou métastases hépatiques).

Le traitement est réalisé par un médecin radiologue interventionnel, en injectant des sources radioactives à l'intérieur de la ou des tumeurs hépatiques. Les éléments radioactifs, sous forme de microsphères de petit calibre chargées en Yttrium-90, considérées comme des micro-sources scellées, concentrées dans les tumeurs, vont irradier les cellules cancéreuses tout en respectant le foie normal. Les microsphères sont délivrées dans les tumeurs hépatiques via le réseau artériel du foie à l’aide d’un cathéter vasculaire positionné par le médecin radiologue interventionnel, sous guidage par imagerie. Une fois que les microsphères sont implantées, elles restent à leur point d’implantation de façon permanente et par son action irradiante sur les tumeurs cancéreuses du foie, ce traitement va permettre de ralentir l'évolution de la maladie, voire même parfois réduire la taille des lésions et les rendre opérables.

injection ITTRIUM

Plus de détails sur ce traitements ICI

Contact

Pour toute information complémentaire ou demande de rendez-vous, vous pouvez prendre contact avec une Coordinatrice de Soins en Oncologie pour le groupe des tumeurs hépato-bilio-pancréatiques au + 32 2 764 42 22 ou 78 82.

Docteurs

Dr Eliano BONACCORSI

Chef de clinique - Service de chirurgie et transplantation abdominale - Unité de transplantation abdominale et chirurgie générale, endocrinienne et bariatrique

Pr Olga CICCARELLI

Chef de clinique - Service de chirurgie et transplantation abdominale - Unité de transplantation abdominale et chirurgie générale, endocrinienne et bariatrique

Dr Laurent COUBEAU

Chef de clinique associé - Service de chirurgie et transplantation abdominale - Unité de transplantation abdominale et chirurgie générale, endocrinienne et bariatrique

Pr Catherine HUBERT

Chef de clinique - Service de chirurgie et transplantation abdominale - Unité de chirurgie hépato-bilio-pancréatique

Pr Benoit NAVEZ

Chef de clinique - Service de chirurgie et transplantation abdominale - Unité de chirurgie oeso-gastro-duodénale

Paramédical